jeudi 31 janvier 2008

les grands esprits

Et oui, après le téléphone et la photo couleur, voilà que deux personnes ont la même grande idée à peu près en même temps ! Il y a quelques jours, j'intitule ce blog Mon(t)rouge, et voilà que je tombe, en bordure de notre bonne ville sur le chantier de cet établissement qui s'installe. Pour l'esprit, on verra plus tard, on n'a que le permis de construire pour se faire une idée...


C'est vrai, j'exagère, la photo couleur n'est pas une si grande invention...
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mercredi 30 janvier 2008

Rebond : Vin et cinéma

Vin à l'heure et Vinopsis reprennent l'info : le film Bottle Shock a été présenté au festival de Sundance et crée la polémique.

Un film avec Alan Rickman ne pouvant pas être complètement mauvais, on attend ça avec impatience.

Après Le docu Mondovino et le road-pinard-movie Sideways (que je n'ai pas vu d'ailleurs, honte sur moi, si quelqu'un a la cassette), on entre donc dans le dur, avec un sujet pour vrai amateur, un sujet que vous pouvez lancer en soirée pour trier le bon grain de l'ivraie, les brebis galeuses des initiés : le jugement de Paris (1976). A ajouter donc (en toute amitié, hein, on n'est pas des rustres) à d'autres petites références qui font la petite différence, entre ceux qui savent et les autres, entre les vrais amis et ceux qui sont juste bons à boire du gin :
  • le name dropping d'appellations obscures ;
  • la façon d'apprécier d'abord le nez du vin sans secouer son verre comme un parkinsonien (et les arômes volatils, apostat !) ;
  • la façon de couper la capsule ;
  • la promotion du bouchon synthétique au nez des cro-magnons qui ne jurent encore que par le liège ;
  • j'en passe...
Bref, le jugement de Paris fait partie de ces journées où l'histoire du monde se condense, se contracte en un acte, en une bataille, où les choses à l'oeuvre en profondeur et depuis longtemps claque d'un coup comme une bulle à la surface et alimente ensuite, sans fin, la discussion, la dispute et, bien sûr, la quête de sens.

Comme ça sent la lazysphère ici (et que je respecte mes sources), je vous laisse en apprendre plus en cliquant sur les liens, là haut.

Quand même... Alan Rickman... Le méchant dans Piège de cristal !

lundi 28 janvier 2008

qu'est-ce que je vous disais...


Demain c'est mon anniversaire ; de bons amis m'ont offert des livres... et du vin.

  • Le sens de la vis, de Larcenet et Ferri
  • De Gaulle à la plage, de Ferri
  • Château la Couronne, Saint Emilion grand cru 2003

Je ne connais pas Château la Couronne (je connais peu de choses en vin, en fait, et encore moins à Bordeaux - j'ai ce snobisme, qui se répand ces temps-ci, de ne pas trop m'intéresser à ce qui se passe dans les vignes et dans les chais, là-bas... - Mais je ferai là volontiers une exception car ce vin aura forcément le goût de l'amitié).

Quant au Ferri à l'oeuvre dans De Gaulle à la plage, on le connaît, ou bien on croit le connaître. En tout cas on s'y reconnaît. Il me semble que le trait a évolué depuis Aimé Lacapelle. Il est plus élégant, plus délicat, il nécessite moins de trait. Il était bordelais, il est devenu bourguignon en fait.

C'est pas "beau", c'est "juste". Un fil, un cheveu, un pli. Pas besoin de plus. Pas besoin d'en faire trop.

Le trait de Larcenet me désarçonne toujours, lui. J'y trouve à voir, mais pas encore à dire.

Sans doute ne faudra-t-il pas boire Château la Couronne en lisant Ferri et Larcenet.

Quel est le bon accord des livres et des vins ?

vendredi 25 janvier 2008

à propos des complexes technico-culturels

notes pour une note pour plus tard :

les livres et les vins sont les deux objets technico-culturels que je préfère. Ils sont à la conjonction de tant de rivières : pour que le livre naisse, il aura fallu inventer l'écriture, le papier, l'encre, la reliure, et on peut dire aussi le commerce, et j'en passe. Pour le vin, l'agriculture, la maîtrise des processus biochimique, et disons, les bouteilles, qui supposent le verre. Tous deux présentent une sorte de perfection dans l'aboutissement de leur apparente simplicité.

Bien entendu, tous deux ne se révèlent que lorsqu'on les ouvre, mais j'arrête là le parallèle,le gnangnan guette.

Peut-on aimer les livres et ne pas aimer le vin ? Ou l'inverse.

Je sens qu'il y a quelque chose dans le dialogue souterrain de ces deux mediums du plaisir. Nous allons laisser le dialogue ouvert, nous allons illustrer et l'on verra si ça suinte, si ça distille...

Bu ce soir, avec un couscous du type de la rue d'à côté qui fait aussi des kébabs délicieux (oui oui, le kébab, c'est comme les pizzas, les sandwiches et les gens de droite, il faut connaître les bons)
  • La croix Chaptal, Rouge AOC Coteaux du Languedoc – Terrasses du Larzac (carafé une heure - puissance du nez, tendresse de la bouche, un rouge solide mais digeste, vous y trouverez des fruits noirs et de la viande, mais c'est finalement clair et doux)

jeudi 24 janvier 2008

le mariage des vins et des oeufs

Je vous avais dit qu'on y reviendrait et qu'on parlerait d'oeufs. A vrai dire il faudra y revenir encore, à cet étrange bouquin.
oeufs à la coque - Graves blanc, Chablis
en cocotte - Hermitage, Seyssel sur le plat - Muscadet, Vouvray

Jusque là, on connaît. Encore que je ne sache pas qui ouvre aujourd'hui du Chablis pour des oeufs à la coque.

Je passe les poches, les mollets, mais qui me dira ce que sont les oeufs Babinski (Arbois, Seyssel) ? Les oeufs Belle Hélène (Graves, Jurançon blanc) ? Non, non, j'ai regardé. Zéro occurence sur Gougle. Fait-on les oeufs Belle Hélène comme les poires ?

On croise des personnages : Colbert (oeufs Colbert - Bourgueil, Chinon), Marivaux (oeufs Marivaux - Chambertin, Beaune [on ne se refuse rien...]), Masséna, Parmentier (j'imagine qu'il y a de la patate là-dedans), Edouard VII, Sévigné. J'en passe. Finalement ça tourne toujours autour des mêmes : Chambertin,Hermitage, Bourgueil, Cotes du Rhône. Tiens ? Picpoul.

D'où vient, en feuilletant cet ouvrage, cette sensation de foisonnement et en même temps de sècheresse, d'exotisme et de lassitude ? Lagopède - Voir Gelinotte. Kébab ? Oui kébab. Provence, Côtes du Rhônes.

Kloses ? Knepfles ? Knusper ? Kolodnik ? J'ai la flemme de chercher.

Ah. La laitue aussi peut se faire Colbert.

A faire : construire un tableau excel de tous les plats, de toutes les façons, de tous les vins. Trier, compter. Il n'y a pas de langouste Colbert par exemple. Mais une langouste Cardinal.

A venir, dans le même opuscule, les pages de pub :
  • Champagne Louis Roederer - Gaiété, santé, bonheur.
  • Peut-être en vente à la rotisserie de la reine Pédauque, Paris, Gare St-Lazare (autre pub...).

Rebond : Romorantin et le romantisme

Dr Vino nous fait part de son intérêt pour le Domaine du Petit Chambord, de F. Cazin.

C'est judicieux. L'apellation Cour-Cheverny (monocépage Romorantin, qui doit d'ailleurs être un cépage mono-appellation si je ne m'abuse) nous réserve en effet de belles émotions.

J'ai découvert le Domaine du Petit Chambord un soir d'été à l'Hôtel du Grand Saint Michel, précisément à Chambord, lors d'un dîner en terrasse, en amoureux, avec vue sur le château. Est-ce que cela a influencé ma perception ?

C'était la cuvée Renaissance, toujours en Cour-Cheverny, un demi sec gourmand, mais en même temps retenu (bien élevé, quoi, distingué, comme un costume anglais). Equilibré.

Nous sommes allés au domaine cet automne et la deuxième rencontre avec ce vin a confirmé la première impression. Le romantisme était encore au rendez-vous d'ailleurs. C'était un bel après-midi, avec ma Belle, sans les enfants, sur les petites routes du Loir-et-Cher, à la prochaine intersection, à gauche, puis à droite, t'es sûr ?

Pour le soir j'avais envie d'aller dans un de ces restaurants de campagne, qui sont là de toute éternité, depuis plus d'un siècle tout du moins ; on y sert les plats qui ont fait l'histoire de la gastronomie française (sole meunière, rognons...), on y va le dimanche avec Mamie, c'est elle qui paye, on prend une bonne bouteille ; le patron passe avec des carafes, il y a des trophés au mur ; est-ce qu'on prend un dessert ? C'est pas raisonnable. On prend un dessert. On retourne coucher au Manoir de Clénord. Dans la forêt, les cerfs descendent de cerfs chassés par François Ier.

...

François Cazin propose aussi un rouge, en appellation Cheverny, également très élégant.

Si vous passez près de Cheverny,

  • François Cazin (Le Petit Chambord)
  1. Cour-Cheverny Cuvée Renaissance (demi sec)
  2. Cour-Cheverny (sec)
  3. Cheverny Rouge
  • Restaurant les 3 marchands, à Cheverny

mardi 22 janvier 2008

Le mariage des vins et des mets




C'est beau comme une litanie des saints.

Pâté d'alouette - Saint Jean de Braye
Pâté d'anguille - Chablis, Pouilly fuissé
Pâté de boeuf - Corton, Musigny, Beaune
Pâté de bécasses aux truffes - Corton, Musigny
...

C'est parfois un peu surréaliste.

Mauviette à la bonne femme - Médoc, Graves rouge
Mauviette en caisses - Savigny, Hermitage
Mauviette en croûte - Médoc, St-Emilion
Mauviette à la minute - Bourgueil, Chinon
...

Il y en a comme ça 91 pages, ressuscitant des recettes défuntes, et posant devant chaque plat quelques lignes de force du patrimoine oenologique.

Pour la date vous repasserez, il faut que je cherche. Le libraire a noté au crayon "avant guerre".

Il y a des pages de publicité qui encadrent tout ça ("Royal Kébir - le doyen des fins fins d'Algérie - seboit dans le monde entier")

Nous devons ce livre de poésie entêtant à Raymond Brunet, ci devant ingénieur agronome, Directeur du "Moniteur vinicole", Président des gastronomes régionalistes.

J'y reviendrai... (et aux quatre pages consacrées aux oeufs).
  • R. Brunet, Le mariage des vins et des mets, Paris, Bureaux du moniteur vinicole.

Au fil de cépages...

... on croisera des livres et des vins.

Des livres qui parlent du vin. L'inverse étant plus rare (goût de parchemin).

Là où les livres et le vin se touchent, qu'est-ce que ça fait ? Est-ce que ça colle ?

Est-ce que ça vaut le coup de mettre les deux dans un chapeau et d'y fourrer le nez, les doigts et les yeux ?

On verra...