mardi 16 juin 2009

wine / twitter

Cet article aurait du s'appeler "vin : la révolution twitter", comme n'importe quel article ces jours-ci : Iran, la révolution twitter / Montparnasse Bienvenüe, la révolution twitter.

What's new with twitter ? Just another web2.0 app ? Peut-être. Deux choses ont pourtant retenu mon attention. Le compte rendu de dégustation en 140 caractères. Un défi intéressant. Une obligation de concision et d'expressivité... Autre utilisation sympathique : vous installez un plug in type twitterfox et les tweets s'affichent dans un coin, au fil de votre navigation. Un lien (sur le vin) attire votre attention : un clic et vous y êtes, dans un nouvel onglet : instantané. Je trouve ça bien plus amusant que le même geste depuis un fil rss ou via un mél.Va comprendre... L'impression "tiens je te montre un truc" et pouf tu le vois.

Il est tard, mon style s'en ressent. Au lit et à bientôt pour un truc plus construit... Mais les livres et le vin, je ne sais pas, ces temps-ci, ils ne vont plus ensemble... Besoin de photos...

Retour bientôt...

mercredi 7 janvier 2009

A quelle sauce on met le vin

Hier, j'ai cuisiné des joues de porc.

Après les avoir fait légèrement revenir, je les ai immergées dans un vin rouge, Costières de Nîmes. Un vin oubliable. Mais pourquoi fait-on mijoter dans le vin au fait ? Et pourquoi dans la bière ailleurs ? Pourquoi faut-il replonger les aliments dans l'alcool ?
Question de deuxième ligne : faut-il cuisiner avec du très bon vin, ou un vin plus ordinaire fait-il l'affaire compte tenu du traitement qu'on lui fait subir ?
Et j'ajouterais : faut-il faire des kirs avec du bon vin ?

Faut-il faire des kirs ? Je crois que oui, ne serait-ce que pour faire passer les cacahuettes.

Bon appétit.

mercredi 12 novembre 2008

Chers amis,

Ce soir j'aimerais vous entretenir d'un best seller et de ce qu'il dit du vin. Liselotte, reine des maîtresses de maison, Nadine de Rothschild de l'entre deux guerres, princesse des convenances du berceau au tombeau, nous livre, en cette édition dont je n'ai pas été foutu de trouver l'année, quelques lignes sur le vin et son service, au chapitre des dîners.

Rien de bien folichon à vrai dire, si ce n'est quelques "pairing" comme on dit chez les anglois, qui me laissent perplexe. Mais je ne sui qu'un bleu.

La dite Liselotte propose ainsi de servir du sauterne avec les huîtres et par ailleurs de grand bordeaux rouges avec le foie gras.

Personnellement je n'ai jamais essayé de telles choses, les huîtres, le foie gras, le haut brion et le sauterne étant trop coûteux pour prendre des risques.

On notera également quelques détails : le vin ordinaire se sert entre convives, le vin fin nécessite un valet. A acheter donc avec la cave à vin électrique, le valet qui va bien avec.

Enfin, et ce n'est pas anodin, on ne force pas une femme à boire.

Bref, un peu d'exotisme, mais finalement pas plus d'intérêt que ça pour les fines bouteilles. C'est traité de bien loin, avec la même distance que les couches de bébé, le thé ou les faire-part de décès. L'important c'est le bon geste et le bon mot pour indiquer que son verre est sufisamment rempli. Pas de "hopopop, malheureux, j'ai de la route à faire". Un simple doigt sur le bord du verre suffira. Quant au valet, il s'entraînera à profit à prononcer, à voix basse mais claire, le nom du vin qu'il sert.

Tout dans le cérémonial, peu importe ce qu'on goûte. On peut même couper avec de l'eau...

* le vin du jour : rien. En revanche, pour le 11/11, le château de Rouillac 2000 avait bien vieilli dans ma pauvre cave qui n'en est pas une. Il était ferme et embaumait comme un bouquet de fleuriste moderne, avec des bois, des essences et quelques fleurs.
* Je sais, mes pages sont scannées par un cochon, mais le scanner est loin, caché, parce que c'est moche un scanner, alors je n'ai pas la main dessus pour presser l'ouvrage contre la vitre...
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mercredi 22 octobre 2008

Quand un chablis de 30 ans d'âge valait 10 francs

Ca y est, il est paru ! Quoi donc ? Mais le catalogue des grands vins Nicolas 1960.
Disons qu'il est arrivé ce midi dans ma boîtàlettres avec aussi l'exemplaire de 1954. Merci Ebay...

La livraison 1960 s'inscrivait "sous le signe des fruits de la terre de France" (avec peintures charmantes de Georges Rohner. Ouaip, cette édition coûte moins cher qu celle illustrée par Bernard Buffet - 1963 je crois - mais j'adore les natures mortes, de fraises et de pêches).



On y lit qu'on pouvait se faire livrer moyennant 50 balles, quasi-rien, 30 heures de SMIC à l'époque, de prestigieux bordeaux affichant presqu'un siècle au compteur. Qu'est-ce qu'on trouve aujourd'hui pour 250 euros ? Tiens, je découvre à l'instant qu'il s'est vendu un Cos d'Estournel 1947 pour 200 euros sur Ebay, la semaine dernière. Faudrait creuser, comme le reste...

Est-ce que Nicolas vend toujours ces prestigieuses bouteilles ? Avec livraison à domicile (en mobylette, comme les pizzas, et que je te secoue les bouteilles calori-réfri-extra-gérées)...

Et puis surtout ce catalogue a été imprimé juste derrière moi, derrière le mur dans mon dos, dans les ateliers des prestigieux frères Draeger, dont il ne reste, plus dans le coin, à côté du gymanse et de la résidence qu'on a construit à la place, qu'une stèle au double D, devant la porte de l'école maternelle, que les petits, ignorants, s'amusent à escalader.

Le chablis de 30 ans d'âge est à 10 francs, soit 6 heures de Smic. Je ne sais pas si aujourd'hui on a la même chose pour 48 euros...
Pour l'instant je me contente de ces catalogues. C'est étrange, ils exaltent un vin paisible et luxueux, noble et simple, artiste et bourgeois. On dirait un tableau accroché de toute éternité au mur, chez mes grands parents. Je suppose qu'il y a une table en chêne sous la toile cirée.

Le bouquin m'a été expédié d'Angers. En quelle maison a-t-il vécu ? Quelles bouteilles dormaient dans la cave ? Qui les a bues... Ces fruits de saison peints sur toile et imprimés à grand soin sont captés dans leur maturité éternelle. Ces framboises seront roses à jamais.

Romanée Saint vivant 1952, 14 fr.
Château du Breuil, coteaux du Layon 1921, 10 fr.

C'est donné. C'est maintenant qu'il faut acheter


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lundi 1 septembre 2008

L'été aura duré deux jours


Ca y est, il a paru !

Quoi donc ? Mais le volume 3 des Gouttes de Dieu, m'enfin ! Comment expliquer l'engouement que je ressens pour cette publication alors qu'il ne s'y passe rien. C'est du manga, 14 volumes publiés au Japon, série toujours en cours. Les deux héros, ennemis jurés, courent après 12 bouteilles mystérieuses. Eh bien, on n'en a toujours pas vu la queue d'une au bout du 3e numéro. En revanche, nous avons eu droit à 30 bonnes pages sur l'accord huîtres/chablis. Ah voilà, on sait prendre son temps pour nous mener à l'essentiel. A l'essence.

Je crois que je suis bluffé par la grande justesse (ou ressentie comme telle par un amatoriste comme moi) du propos. J'imagine le boulot qu'il a fallu pour parler de bourgogne avec autant de crédibilité. A moins que des fils secrets ne relient (j'ai dû suggérer ça ailleurs) le Japon et ses traditions au vin et ses traditions.

Je pose l'hypothèse que les auteurs sont passés par les souterrains. Ils sont au milieu de leur culture japonaise et au lieu de s'en séparer pour venir creuser la question du vin en France, ils l'abordent par le fond, comprenant instinctivement les nuances, l'enjeu, la rigueur, le sérieux tragique du vin. Il faudrait connaître aussi bien le Japon que le vin pour approfondir cette thèse.

Pour l'heure, il est tard, et demain c'est la rentrée.

Les gouttes de dieu #3
,224 pages, 14 volumes en cours au Japon
Glénat
Editeur Japonais : Kodansha
Paru en août 2008

Le vin du jour : une demi badoit.

vendredi 7 mars 2008

Ma bible : le dictionnaire des vins de France


Oui, vraiment c'est ma bible. L'idée : pour chaque appellation (AOC et AOVDQS) de France, une page ou une double page avec :
- un petit topo ;
- les couleurs ;
- les surfaces ;
- la production ;
- la date de l'appellation ;
- une localisation sur la carte ;
- éventuellement la liste des grands crus de l'appellation ;
- les cépages ;
- l'oeil, le nez, la bouche ;
- l'accord mets-vins ;
- la garde ;
- des illustrations.

Ouf. Qu'ajouter ? J'aime l'ouvrir en même temps qu'une bouteille (un bout de la bibliothèque bacchique est dans la cuisine, of course). Cette pauvre petite bouteille isolée, loin de ses soeurs, et si elle est d'une appellation obscure, c'est pire encore, on ne sait rien de sa famille, de ses parents. Un oeil au dictionnaire des vins de France lui redonne un peu de son identité ; soudain on se sent moins seul et moins démuni. On a besoin de repère externes pour apprécier le vin. De lettres de référence ? Peut-être... Je n'ai jamais encore été tenté par l'anonymat d'une dégustation absolue à l'aveugle. C'est bon de voir d'abors l'étiquette, la couleur du vin à travers le verre, les motifs et le bosselé de la capsule. C'est bien d'en savoir un peu plus avant de l'ouvrir, non ? Moi, oui...

C'est vrai, quoi, on ne couche pas avec les inconnu/e/s!

Alors on goute après avoir cerné un peu à qui on avait à faire : les mots du cavistes, les pages du dico, et sa propre impression.

Un autre jour, je ferai l'éloge, pour équilibrer mon propos, de la surprise absolue.

* Dictionnaire des vins de France, Paris, Hachette, 2002 [pour mon édition]
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dimanche 24 février 2008

Des miscellanées un peu molassonnes


Au commencement étaient les livres. Et puis Mr. Schott a inventé les Miscellanées. Succès total. Alors vinrent les Miscellanées médicales, gastronomiques, parisiennes, que sais-je. Il fallait bien enfin que quelqu'un s'occupât du vin. Ca date de 2005 déjà, et ça a été traduit en français en 2006. Le bouquin m'avait échappé et j'ai vu cette semaine qu'on en parlait sur un blog (version anglaise). Un petit tour à la librairie ce week-end m'a permis de réparer cette erreur.

Mais en était-ce vraiment une (erreur). Il faut dire que Mr Schott avait mis la barre assez haut : l'éclectisme, l'aridité même et l'aspect finalement peu écrit de son ouvrage l'approchait d'une forme particulière et particulièrement agréable d'érudition tiède, inutile et donc indispensable.

Que dire sinon que ces Miscellanées du vin m'ont déçues... Trop bavard (au fait, au fait !), anecdotique (c'est un comble, il y a des anecdotes subtiles qui vous réveillent et d'autres, pénibles, qui vous barbent - pourquoi faut-il que ce livre soit truffé de la deuxième catégorie), confus (je n'ai toujours pas compris quelle était la bouteille la plus chère du monde).

Le problème est que ce bouquin est comme un résumé de l'histoire mondiale du vin, découpé, secoué, reconstitué, comme une tête de veau. L'antithèse finalement de la Miscallanée pure où précisément on attend qu'il n'y ait aucun lien entre chaque entrée, qu'on passe du coq à l'âne.

Pas de surprise, un ton pompeux, sans doute une mauvaise traduction. Raté. Même ce qui aurait dû, comme une perle qui ruisselle, nous porter, subtilement, d'un mot de la Chine aux cotes du Rhône, des jéroboams aux plus anciennes maisons de commerce, est lourd et vain. On se laisserait presque convaincre que le vin, c'est chiant.

Les Miscellanées du vin restent à écrire.

  • Graham Harding, Miscellanées du vin, City Editions, 2006 (2005 pour l'édition en anglais).

L'auteur ? Il préside l'Oxford Wine Club. Comme quoi personne n'est à l'abri.