vendredi 1 février 2008

pourquoi faut-il toujours que tu parles ?

Parmi les pratiques de plaisir, la dégustation du vin est celle qui, je crois, fait le plus appel à la verbalisation - immédiate.

Lorsque vous lisez un livre, que vous écoutez de la musique ou que vous regardez un film, vous n'éprouvez pas forcément le besoin de mettre des mots sur ce que vous êtes en train de ressentir (et d'ailleurs, au cinéma, j'ai plutôt tendance à vouloir enguirlander ceux qui veulent mettre des mots).

Mais outre le parasitage dans les cas où l'ouïe est en jeu, il y a quand même quelque chose de spécifique à la dégustation. Il faut intellectualiser, il faut mettre en mots, et au moment même où l'on goûte.

Ne pas ajouter au méfait de boire, celui de boire en silence ?

Rattacher immédiatement cette pratique déviante à la douce rationalité (oeil/nez/bouche, attaque/milieu/finale, c'est carré, c'est pas juste pour avaler du pinard) ?

Le mystère qui transforme la sensation en mots plutôt que la seule perception sensorielle serait l'essence même du plaisir ?

Vous défendrez successivement ces trois hypothèse. Vous avez 2 heures.

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